5 avril 2019 | Biographie, Mon métier

Écrivain public, biographe, quels sont ces métiers ?

C’est quoi un écrivain public ?

Et c’est une bonne situation ça Scribe ?

Leurs ancêtres étaient les scribes égyptiens qui prenaient note des informations administratives ou politiques. Plus tard, à Paris en 1280, on compte déjà 60 écrivains publics installés et déclarés. Dans un pays avec un fort taux d’illettrisme, ils accompagnent dans l’écriture des transactions et démarches officielles. Au XVIIe siècle, leur rôle évolue puisque les classes aisées leur confient la rédaction de biographies familiales. Peu à peu, les ecclésiastes et instituteurs s’emparent du rôle de rédacteur et la profession se raréfie.

Aujourd’hui, les écrivains publics ont gardé le cœur de métier historique : ils soutiennent les personnes qui ont des difficultés avec l’écrit. Ils accompagnent dans la rédaction de documents administratifs, de lettres, ils corrigent des thèses, ils aident à l’écriture de lettres de motivation ou de discours. Ils peuvent avoir des activités connexes comme l’animation d’ateliers d’écriture ou la rédaction de biographies (nous y viendrons). Spécialistes de l’écrit, ils peuvent aussi proposer leurs services aux entreprises et être amenés à rédiger des contenus web ou publicitaires.

L’écrivain public travaille chez lui, au domicile du client ou tient des permanences dans les mairies, les prisons et les centres d’informations.

Et le métier de biographe alors ?

L’écriture de biographies existe depuis la nuit des temps (au moins!), avec les récits de vie des Saints – hagiographie – ou les récits de vie des rois et de leurs conquêtes. On écrit aussi le parcours des artistes, une pratique qui a encore cours aujourd’hui.
Dominique Bona de l’Académie Française, par exemple, a écrit les biographies de Stefan Zweig, Romain Gary, Colette ou encore Camille et Paul Claudel.

Comment devient-on biographe ?

Des nombreuses professionnels ont commis des biographies de personnes célèbres : journalistes, professeurs, scénaristes, romanciers… Spécialistes et passionnés de l’écrit, ils maitrisent le portrait, le reportage et la narration.

Il existe très peu de formations spécialisées. De mon côté, après des études en métiers du livre et une expérience professionnelle dans l’édition, j’ai choisi l’Académie des Écrivains Publics de France. L’AEPF propose deux fois par an une semaine intensive de formation aux techniques de l’écriture biographique. Riche d’exemples concrets et de partages d’expériences, elle m’a permis d’aborder cette activité en toute sérénité.

Biographe, pour qui ?

La biographie ne concerne pas que les personnes connues ou la réécriture secrète de mémoires de célébrités ! Petit à petit, les écrivains publics sont amenés à écrire des biographies pour les particuliers (on devrait alors sûrement les appeler ‘écrivains privés’). De plus en plus de familles souhaitent garder la trace de leur patrimoine en couchant l’histoire de leurs parents ou de leurs grands-parents sur le papier.

Ces biographies familiales sont aussi une prise de conscience : tout le monde fait partie de l’Histoire, chacun a – a eu – son rôle à jouer et chacun a quelque chose à partager, qu’il sache l’exprimer seul ou non. D’ailleurs, les échanges épistolaires et les journaux intimes existent aussi depuis l’invention de l’écriture. L’occasion pour moi de vous souligner la différence entre autobiographie et biographie : l’autobiographie est le récit de sa propre vie, la biographie est le récit de la vie d’une autre personne. 

Quelles sont les qualités nécessaires d’un biographe ?

Pour transcrire au plus proche la vie de son prochain, le biographe doit donc avoir certaines compétences :

    • La capacité d’écoute me parait être la plus importante. L’enjeu est de vous permettre de vous exprimer, il vous faut donc un espace libre et rassurant.
    • Une bonne rédaction, évidemment. Attention à deux écueils : il ne faut pas transformer en fiction le récit confié ni déformer le style de la personne biographée.
    • Enfin, la discrétion et le respect de la confidentialité. Les témoignages sont intimes et doivent rester personnels.

Plus concrètement, comment écrire son livre ?

On ne parle pas ici des quelques lignes de votre bio sur Instagram mais bien du récit d’un épisode marquant ou de toute votre vie !

Le biographe se rend au domicile de sa/son biographé.e pour des entretiens. Espacés de quelques semaines, ils durent plusieurs heures et sont enregistrés pour faciliter l’exactitude lors de la rédaction. Ce sont des moments d’échanges en confiance. Le biographe ne pose pas de question personnelle, chacun est libre de choisir les moments de sa vie qu’il raconte.Les entretiens sont suivis d’heures de transcription, de réécriture, de recherches et de correction. Ce travail solitaire est la première phase de concrétisation. Le texte fini est ensuite remis à la personne biographée qui peut le modifier avant de le valider.

De mon côté, je pousse le vice en proposant un forfait qui comprend la mise en page et l’impression du livre. Je réalise ainsi un objet concret et abouti en vous évitant les questions de pagination, de format et d’impression.

 

Écrire mon histoire, le livre impriméBiographie de 116 pages réalisée en 3 entretiens courant 2018.

Pourquoi écrire sa biographie ?

Rassembler ses souvenirs, partager son histoire avec ses proches, lier des anecdotes orales, transmettre son expérience professionnelle, les raisons sont multiples !

Et moi, pourquoi je suis écrivain biographe ?

J’adore qu’on me raconte des histoires !
J’aime cette confiance qui se tisse entre nous et j’aime apprendre de vos expériences.
J’aime être l’intermédiaire qui vous permet de transmettre votre récit de vie à vos proches.
Techniquement, l’enjeu d’être au plus près de votre histoire et de respecter votre style me stimule.
Et surtout j’aime l’idée de rendre les livres accessibles, des objets de partage et d’échanges en famille.

C’est l’heure de finir en répondant à la question initiale de Panoramix : c’est une bonne situation ça Scribe ?
Moi, si je devais résumer ma vie aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres.

 

 

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