14 mai 2020 | Ateliers

Expérimenter l’atelier d’écriture @&!# défouloir en ligne

Le mois d’avril a été synonyme de challenges. Ces défis que l’on reçoit de la vie et ceux qu’on se donne à soi-même ! Après une chouette expérience d’atelier d’écriture en ligne et en tête-à-tête, je me suis lancée dans l’aventure d’un atelier d’écriture connecté.

L’atelier d’écriture en ligne @&!# le défouloir

Deux éditions ont eu lieu les 28 avril et 7 mai dernier. Autant profiter des circonstances et d’une plus large disponibilité pour tester plusieurs formules : un atelier de fin de journée de 17 à 19h, et un atelier en matinée de 10 à 12h.
Chacune de ses éditions a trouvé son public. Et j’ai été ravie de retrouver des participantes d’ateliers précédents, des curieuses, et pour la première fois, des amies !

Il faut bien l’avouer, cet atelier n’aurait pas vu le jour sans cette période particulière et notre situation confinée. J’étais plus que réservée sur le format virtuel, j’avais envie de rencontres, de chaleur humaine et de lieux à partager. Mais être un peu bousculée a été bénéfique… alors tant qu’à être dans l’actualité autant trouve un thème particulier.

 

Sortir l’atelier d’écriture des sentiers battus

Je n’avais pas envie de nous torturer avec la pensée de voyages, de sorties, de déconfinement, d’activités extérieures. Non, j’avais plutôt envie qu’on lâche prise, qu’on s’autorise à râler, à dire qu’on en a marre, qu’on est fatiguées ou qu’on ne supporte plus l’entourage (trop) proche. C’est ainsi que le défouloir s’est imposé à moi. Comme un petit plaisir coupable, utiliser la littérature pour frôler les interdits, les gros mots déplacés, la vulgarité, les pensées moches qui n’auraient soit disant pas sa place dans la beauté créative.

L’atelier s’est construit autour de mes classiques en alliant Roland Barthes au Capitaine Haddock et à Max Aub (parfois, dans mes choix, je m’assois sur mon féminisme, mais on en reparlera). Et j’ai imaginé un espace où on pourrait dénoncer, partager et surtout profiter de l’écriture pour mettre un peu de distance avec nos soucis. Parce qu’une fois que c’est dit, ça va déjà un peu mieux, non ?


(De Mesmaeker et Gaston Lagaffe, tristes éliminés de la sélection)

Le résultat de cet atelier confiné ?

J’avais beaucoup annoncé qu’on râlerait (en slip, c’est l’avantage de la visio) mais on a finalement beaucoup ri, on s’est déchirées sur les goûts qu’on déteste et retrouvées sur les détails et habitudes énervantes. Chacune a eu son temps d’expression, sa soupape vitale. Et je suis très heureuse d’avoir pu offrir aux participantes deux heures dans une bulle sécurisée.

Comme d’habitude, il y a eu des propositions assez fluides et des moments plus exigeants. Parce que l’écriture nous oblige aussi à nous interroger, à changer notre point de vue, à oser dire et que ce n’est pas toujours évident de se l’autoriser.

(Quelle concentration !)

Alors merci et un grand bravo à toutes les participantes qui ont osé relever le défi, les trouvailles étaient aussi nombreuses que les sourires. Je leur laisse la parole en ayant déjà hâte de les retrouver :

Paroles de participantes confinées

« Le côté « en ligne » me faisait un peu peur, mais finalement ça ne m’a pas gênée plus que ça et j’ai trouvé que la communication et les échanges  étaient fluides et sympas. D’un point de vue thématique et propositions, j’ai adhéré à tout ce que tu nous as préparé. C’était à la fois très ludique, joyeux et enrichissant. J’espère avoir l’occasion de renouveler l’expérience très vite ! »

« C’était cool de contrer le facile exercice d’imaginer le déconfinement (ça me fait toujours penser à déconfiture). Vraiment cool parce que ça nous sortait de notre quotidien (pour une fois, raconter une histoire, pas remplir un journal de bord uniquement) en puisant quand même la colère, l’énervement, la frustration, la bouillie de sentiments. C’était une sortie de confort agréable et stimulante ! Mieux qu’une méditation 😍 »

« Vraiment un chouette atelier et toutes les activités proposées étaient parfaites pour le thème choisi. Un excellent défouloir ! Hélène, un GRAND MERCI général pour cet excellent moment qui m’a apaisée. »

Articles similaires

Les effets de l’écoute de textes lus

Les effets de l’écoute de textes lus

En novembre, j’ai donné des ateliers d’écriture à des étudiant·es et la magie de la lecture à haute voix a frappé. Dès que je commençais un extrait, les voix se taisaient, l’écoute s’installait et chacun·e embarquait pour un voyage de quelques minutes. Je suis...

Les 4 erreurs de mes premiers ateliers d’écriture

Les 4 erreurs de mes premiers ateliers d’écriture

Mes premiers ateliers d’écriture étaient nazes. C’est sûrement une drôle de confession à lire, mais après plusieurs années d’animation d’ateliers, je dois le reconnaître. Allez, je vous raconte les débuts, pourquoi ils étaient nuls, sur quels critères et ce qui a...