13 octobre 2023 | Rencontres & lectures

L’écriture par Charlotte Marti

Fervente lectrice des partages de Charlotte sur l’écriture inclusive, il m’a paru évident de l’inviter à nous raconter ses formations, son expérience de traductrice et son engagement professionnel. Pour l’anecdote, c’est Charlotte que j’ai choisie pour relire et corriger les Abécédaires de nos grands-parents pour son œil inclusif et respectueux.

Belle découverte à vous !

Qui es-tu ? Et quelle est ton activité professionnelle ?

Je m’appelle Charlotte Marti et je suis traductrice et consultante en communication inclusive.

Je traduis des documents d’entreprise depuis l’anglais et l’allemand vers le français inclusif. Je suis spécialisée dans les domaines du droit des affaires (contrats, CGV, etc.), de l’environnement et de la diversité et l’inclusion.

J’accompagne également les freelances et les plus grandes structures qui repensent leur communication pour la rendre plus inclusive. Concrètement, je fais des audits de communication, je réécris des contenus en français inclusif et je propose des ateliers individuels.

J’ai aussi co-fondé la collective (R)évolution Inclusive, qui rassemble 12 spécialistes du français inclusif. Ensemble, nous proposons des services de traduction, de réécriture, de conseil et de formation.

Peux-tu nous en dire plus sur ta relation personnelle avec l’écriture au fil du temps ?

Petite, j’aimais beaucoup (beaucoup !) lire. Je pense que mon intérêt pour l’écriture est venu en même temps. En primaire/début collège, j’avais un journal intime (Diddl, bien sûr !). J’aimais beaucoup écrire des cartes postales quand je partais en vacances et j’aimais écrire des lettres aussi. Tout ça, c’était avant les réseaux sociaux et même avant les SMS illimités !

Au lycée, je n’écrivais que pour les cours (et j’étais une élève studieuse donc mes cahiers étaient bien remplis). Pendant mes études, j’ai été amenée à affiner mon style, à m’adapter aux contraintes de la traduction et à choisir avec précision les mots que j’utilisais. C’est un exercice qui m’a beaucoup plu.

Depuis quelques années, je rédige aussi des contenus pour mes réseaux sociaux et pour mon blog, en français et en anglais. C’est un exercice que j’aime beaucoup parce qu’il est complètement différent des contenus que je traduis.

Sur le plan perso, j’ai un cahier dans lequel j’écris très épisodiquement, quand j’ai besoin de vider mon sac. Je ne fais pas attention au style. L’objectif, c’est de me « délester » de ce que j’ai en tête.

Et j’aime toujours autant envoyer des cartes postales.

Récemment, j’ai trouvé dans ma médiathèque de quartier un livre qui rassemble une vingtaine d’exercices d’écriture. Je l’ai emprunté, mais je ne l’ai pas encore ouvert. Peur de pas y arriver ? Peur de pas avoir assez d’imagination ? Peur de la page blanche ? Sûrement un peu des trois.

Quelles étapes t’ont menée à ta pratique actuelle ?

Principalement mes études, qui m’ont fait découvrir la traduction – un métier qui me passionne toujours autant, presque 10 ans après la fin de mon master. J’aimais déjà les langues et l’écriture (mais étrangement, pas les cours de français au lycée). Allier les deux, c’était le rêve !

Et puis avec les années, je me suis informée sur le féminisme et sur la diversité et l’inclusion en général. J’ai découvert l’écriture inclusive et j’y ai pris goût. J’ai aimé apprivoiser cette nouvelle pratique et, rapidement, me rendre compte de mes nouveaux automatismes. Si l’écriture inclusive est parfois vue comme une contrainte, elle a surtout été une source de créativité pour moi. Comme une nouvelle langue à apprendre.

Selon toi, que peut apporter l’écriture aux personnes que tu accompagnes ? Ou à la société en général ?

L’écriture, c’est une manière d’exprimer ce qu’on ressent, de transmettre ce qui nous tient à cœur. L’écriture inclusive par exemple, c’est un bon moyen de transmettre ses valeurs féministes. C’est une manière de s’engager, de donner de la visibilité aux femmes et aux personnes non binaires.

En ce sens, elle permet d’allier engagement personnel et impact positif pour la société. C’est ça que j’aime aussi dans le langage inclusif.

Quel est le meilleur conseil d’écriture que tu aies entendu ?

 « Fais des phrases courtes ».

C’est tout bête, mais j’y pense dès que j’écris, surtout pour le web. Et même quand je traduis, j’ai à cœur de rendre le propos le plus clair possible.

C’est important pour moi, d’une part parce que c’est plus agréable de pas à avoir à relire 3 fois une phrase pour la comprendre. Mais aussi parce qu’un texte plus clair est un texte accessible au plus grand nombre.

Pour développer ce style plus clair et concis, j’ai dû m’affranchir des règles apprises au lycée, comme celle de ne jamais commencer une phrase par « mais ».

 

Pour finir, si tu devais te définir en 3 mots, un mot en A, un mot en B et un mot en C, quels seraient-ils ?

Animaux : Je suis passionnée par les animaux et engagée dans la cause animale. Je suis végétarienne (quasi vegan) et bénévole chez Truffes Sans Toit, une association de protection animale. C’est quelque chose qui me tient beaucoup à cœur et qui occupe une bonne partie de mon temps libre.

Beyoncé : C’est le premier mot qui m’est venu en tête, que veux-tu ! C’est une artiste qui m’accompagne depuis mon adolescence et ses chansons me font toujours du bien au moral.

Calme : Au quotidien, j’ai besoin de calme. Le matin, j’aime prendre le temps de lire au calme, avec une grande tasse de thé. Je n’arrive pas à travailler dans le bruit, en musique ou pire, avec un podcast. Autant te dire que je suis ravie de travailler chez moi, avec ma chatte Lyra comme seule collègue (et parfois mon mari, quand il télétravaille)

Où peut-on en lire plus sur toi ?

Sur Instagram où je suis quotidiennement.

Dans ma newsletter Perspectives Inclusives dans laquelle je partage 2 fois par mois des conseils pratiques, des ressources utiles et l’actualité de la communication inclusive.

Sur mon blog pour des articles plus détaillés et fouillés.

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