L’écriture par Claire Schepers
Les ateliers d’exploration émotionnelle de Claire m’ont longtemps intriguée, puis ils m’ont enthousiasmée. J’ai alors eu envie de l’inviter à nous raconter son parcours, son métier et sa relation à l’écriture. Autrice, animatrice, exploratrice, à votre tour de découvrir ses multiples casquettes et surtout, son approche unique !
Qui es-tu ? Et quelle est ton activité professionnelle ?
Je suis Claire Schepers, je suis écrivaine et facilitatrice d’exploration émotionnelle. J’aide les adultes à mettre des mots sur leurs émotions et à mieux les comprendre pour mieux les vivre. Et pour cela, l’écriture est un super outil.
Et comme on n’est pas que son boulot, je suis aussi : Française aux Pays-Bas (mes ateliers sont donc majoritairement en ligne), féministe, mère de deux enfants… Et j’ai un grand enthousiasme pour l’aventure et pas de régulateur de joie !
Peux-tu nous en dire plus sur ta relation personnelle avec l’écriture au fil du temps ?
Depuis que j’ai compris que l’écriture est un super moyen pour raconter les histoires et les pensées, les émotions qui naissent dans ma tête et dans mon cœur, j’écris. En primaire, avec une orthographe très douteuse, j’inventais des histoires pour ma petite sœur, j’écrivais des poèmes et j’avais un journal intime où je couchais mes pensées et mes émotions.
Si on me demandait ce que je voulais faire plus tard, je répondais « maitresse ou écrivain ».
Depuis, j’ai appris que je préférais dire écrivaine au lieu d’écrivain et surtout qu’on peut faire plein de choses dans sa vie ! J’ai donc été enseignante pendant plus de dix ans avant de changer de voie. Mais écrire, je n’ai jamais cessé de le faire, il m’a juste fallu quelques années pour assumer que c’était aussi une profession que je pouvais revendiquer.
Quelles étapes t’ont menée à ta pratique actuelle ?
Oula, c’est une longue histoire. On va essayer de résumer.
En parallèle de ma carrière de professeur de français, j’ai continué d’écrire. Quand en 2015, je suis devenue entrepreneuse (pour être prof free-lance), j’ai réalisé que je pouvais professionnaliser grâce à ce statut le côté écriture. En effet, depuis 2013, j’écrivais pour un grand blog et j’avais eu des propositions pour faire de la rédaction (activité de prête-plume). Pendant un an, j’ai écrit pour d’autres en plus de donner des cours de français.
En 2016, je suis passée de prof free-lance à fondatrice et directrice d’une école de langue à Amsterdam.De 2016 à 2020, l’écriture a repris une place plus de loisirs (si on ne compte pas toute la communication en 3 langues pour mon école). Et puis, sur ce temps-là, j’ai aussi eu deux enfants.
Et début 2020, j’ai eu besoin de changement. Tout à coup, cheffe d’entreprise, ça devenait trop et j’avais aussi l’impression de moins m’éclater… J’étais sûre, il fallait aller dans le salariat pour quelques années pour plus de stabilité. J’ai vu un coach, on est arrivé à la conclusion que vu mes compétences et mes envies, travailler dans la partie « Learning and development » des entreprises me conviendrait bien.
Et puis, ben 2020, COVID, confinement, tout d’un coup, je me suis retrouvée à la maison avec mes deux enfants et tout recrutement était gelé… Sur les conseils de ma coach, j’ai fait une formation en ligne pour avancer quand même sur cette période. Et j’ai choisi de creuser plus la Communication Non Violente qui m’intéresse depuis des années. Et aussi, j’ai profité de mes soirées pour participer à nouveau à des ateliers d’écriture (en ligne puisque nous étions chez nous). Et lors d’un de ces ateliers, je me suis dit « mais si on utilise le principe de l’atelier d’écriture avec les outils de la CNV pour se parler à soi-même, on pourrait tellement avancer sur la compréhension de ses émotions ! »
Une nouvelle idée était née ! Et comme je suis du genre à m’enthousiasmer vite sur les idées, j’ai proposé à ma communauté Instagram de tester un atelier « d’exploration émotionnelle par l’écriture et le partage ». Et puis, ça a tellement bien marché que quelques semaines plus tard, je déclarais une nouvelle entreprise à la chambre de commerce. D’autant qu’entre deux, une maison d’édition m’avait contactée pour publier l’histoire que j’avais écrite et mise à disposition gratuitement sur Internet pour parler du confinement avec les enfants.
Bref, j’ai vu un alignement d’étoiles et je me suis lancée à nouveau dans l’entrepreneuriat ! Écrivaine et facilitatrice d’exploration émotionnelle seraient ma nouvelle voie professionnelle.
Et en 3 ans, j’ai beaucoup appris, en me formant mais aussi en accompagnant plus de 200 personnes dans leur exploration émotionnelle. J’ai fait des centaines d’ateliers en ligne mais aussi en présentiel grâce à la fugue, un weekend que j’organise deux fois par an pour prendre du temps pour soi et explorer dans un cocon hors du quotidien. Et puis, j’ai publié trois histoires pour enfants pour la maison d’édition Un thé chez les fourmis et j’arrive au bout d’un projet en auto-édition pour un calendrier de l’avent de lettres pour les enfants et ceux qui le sont restés !
Selon toi, que peut apporter l’écriture aux personnes que tu accompagnes ? Ou à la société en général ?
L’écriture est un outil magique !
Et pour cela, il n’est pas nécessaire de « savoir bien écrire ». Les effets bénéfiques de l’écriture expressive (de ses émotions) ont été prouvés scientifiquement même si on ne comprend pas très bien pourquoi c’est si efficace.
Mais déjà, se poser et poser sur le papier ce qui vibre en soi, c’est bénéfique simplement parce que ça permet de mettre à l’extérieur ce qui est en soi, pour le regarder, pour éviter de tourner en rond en soi sans s’en rendre compte. Ça aide à réaliser, ça aide à clarifier puis à décortiquer.
En accompagnement individuel, je donne des exercices d’écriture avant le rendez-vous et à chaque fois, la personne me dit « mais c’est déjà bien plus clair maintenant que j’ai écrit tout ça ».
Écrire, ça fait du bien, et j’aimerais que ce soit plus connu. Au-delà du résultat sur le papier, le processus peut apporter tellement !
Quel est le meilleur conseil d’écriture que tu aies entendu ?
Je sèche totalement sur cette question… Mais je dirais que ce que j’ai appris qui m’aide le plus avec l’écriture c’est de réaliser qu’il n’y a pas de solution magique pour se mettre en écriture et que c’est à chacun-e de trouver ce qui aide. Et même que ce qui aidait hier ne peut plus marcher aujourd’hui !
Après, voir ce que font les autres et essayer sont les meilleurs moyens de trouver ce qui convient à soi.
Donc je partage ce qui marche le mieux pour moi :
– Faire des ateliers d’écriture : la contrainte qui libère et permet au moins de ne pas rester devant une page blanche même si on ne va pas forcément dans la direction de ce qui fait avancer les projets d’écriture, généralement, ça débloque des choses pour ces projets
– Aller marcher dans la nature ou prendre une douche, c’est là que les idées viennent le mieux pour moi.
Pour finir, si tu devais te définir en 3 mots, un mot en A, un mot en B et un mot en C, quels seraient-ils ?
Je suis :
Ambitieuse. Dans le sens que j’aime me hisser à la hauteur de mes rêves. Quand j’ai une idée, j’ai très vite l’impulsion pour la transformer en projet et je peux mettre beaucoup d’énergie pour aller au bout.
Bohème. Je porte des robes à fleurs, je marche pieds nus, je danse et ris beaucoup, mon besoin de liberté est très fort et celui de sécurité en bas de ma hiérarchie, je vis dehors avec mes enfants et je fais souvent des voyages-aventures. Oui, je ne l’avais jamais exprimé avec ce mot avant cette question mais j’aime cette idée d’une vie de bohème !
Claire, de prénom mais aussi dans tout ce que ça a de lumineux. On emploie souvent le mot solaire pour me qualifier et je trouve ça très beau.
Où peut-on en lire plus sur toi ?
Sur mon site Internet : https://www.claire-schepers.com/
Je partage aussi mon quotidien et mes pensées en spontanéité sur Instagram : https://www.instagram.com/claire.schepers/
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